Les gargouilles de Viollet-Le-Duc

dîner avec gargolh

Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), n’a que 30 ans lorsqu’il se voit charger de la restauration de l’église Saint-Nazaire, première étape de la restauration de la Cité de Carcassonne. C’est grâce à l’obstination et l’énergie de Jean-Pierre Cros-Mayrevieille et à sa découverte de la chapelle de Razouls que ce chantier démarre.

les soirées du louvre

Viollet-le-Duc, caricature d E. Giraud ©BNF/Gallica)

L’architecte se heurte à un problème qu’il a d’ores et déjà rencontré lors de la restauration de Notre-Dame de Paris : les gargouilles originales ont en grande partie disparu. Or ces éléments architecturaux constituent des éléments essentiels de l’architecture médiévale. Il note « Ce n’est guère que vers le commencement du XIIIe siècle que l’on plaça […] des gargouilles à la chute des combles. Jusqu’alors, l’eau des toits ou des terrasses s’égouttait directement sur la voie publique. »

Eugène Viollet-le-Duc artiste

Qu’à cela ne tienne, le jeune architecte troque sa règle et son compas pour la plume et esquisse les formes fantastiques qu’il va faire tailler dans la pierre pour reconstituer le décor du monument. Il laisse libre cours à son imagination : « La variété des formes données aux gargouilles est prodigieuse : nous n’en connaissons pas deux pareilles en France et nos monuments du moyen-âge en sont couverts. » Ses nombreuses esquisses sont conservées aux Archives départementales à Carcassonne.

Les gargouilles, figures emblématiques de l’architecture médiévale

Il suffit de se promener dans les rues de la Cité pour constater l’attrait qu’ont les gargouilles sur les visiteurs. Elles sont la cible de tous les regards, de tous les objectifs photographiques. Mieux ! Elles ne ressemblent à aucune autre puisqu’elles ont été dessinées pour la ville fortifiée. Elles incarnent la médiévalité mais datent seulement du XIXe siècle. Quel meilleur symbole pouvait choisir le Fonds de dotation « Cité de Carcassonne, de pierre et de rêves » pour célébrer la volonté des hommes et des femmes, durant 2000 ans, de faire rayonner ce joyau du patrimoine mondial de l’humanité ?

Une reproduction au micron près de la gargouille de Viollet-le-Duc

C’est un artisan de Lagrasse qui a réalisé le moulage de la gargouille située au-dessus du portail Sainte-Anne de la basilique Saint-Nazaire. A 8 mètres de hauteur, sur un échafaudage! La gargouille présentée dans La Ronde des Gargouilles est le premier exemplaire réalisé à partir de ce moule. C’est à cette particularité qu’il doit l’aspect très réaliste de la pierre : les mousses présentes sur la gargouille se sont reportées sur sa surface…

La gargouille est donc devenue la mascotte du fonds de dotation en même temps que l’héroïne de l’exposition La Ronde des Gargouilles

esquisse

Esquisses de Viollet-leDuc (©Archives de l’Aude)

gargouille chouette

Une chouette gargouille (© Fabienne Calvayrac)